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 Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii

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framen
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framen


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MessageSujet: Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii   Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii EmptyMar 13 Déc - 13:33

Bonjour à tous,


Dans ce post, vous apprendrez à connaître les bases afin de maintenir dans les règles de l'art les poissons-éléphants.



Gnathonemus petersii, le Poisson-éléphant (Günther, 1862).

Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii Poisso13


Ordre des Ostéoglossiformes, famille des Mormyridae.

Le nom de  Gnathonemus (en grec : fil au menton) fait allusion à la « trompe » de l’animal qui est, en réalité, un barbillon épaissi à fonctions olfactive et tactile.

Le Poisson-éléphant habite les rivières d’Afrique occidentale.

Ses organes électrogènes sont courts et situés à la base de la queue, ils émettent un signal de type pulsatoire irrégulier.
Le poisson peut moduler la fréquence, l’intensité et les intervalles de son émission électrique en fonction de ses besoins en information ou en communication : de quelques hertz au repos, ou même du silence électrique de soumission ou de camouflage, jusqu’à plus de 100 Hz en nage très rapide, en combat ou… pour menacer !

Son système nerveux, gigantesque pour sa taille, lui permet d’écouter simultanément d’éventuels messages extérieurs et de s’entendre lui-même sans interférence fâcheuse entre communication et sondage. Un canal de détection à longue distance lui permet de repérer à plusieurs mètres les amis ou les ennemis et un canal d’électrolocalisation rapprochée lui sert à la navigation sans visibilité.


Taille : De 10 cm à 25 cm en aquarium ; jusqu'à 25 cm dans la nature.
Eau : pH entre 5.5 et 7.5 ; dGH 5 à 20° d
Température : entre 23 et 28° C, optimum 25° C à 26° C.
Bac : 300 litres minimum
Zone de vie : Inférieure et milieu du bac
Alimentation : Vers de vase, artémias, larves de moustiques, tubifex et des daphnies vivants.
Dimorphisme sexuel : Le mâle possède une nageoire anale avec le bord sinueux et les rayons intérieurs plus longs.
Reproduction : Extrêmement rare en aquarium.
Espérance de vie : un peu plus de 5 ans.

Maintenance : Cette espèce est fragile dans sa maintenance et lors de son acclimatation à effectuer au goutte à goutte ; elle est réservée à des aquariophiles expérimentés. C'est un poisson d'expert qui n'est pas recommandé pour les débutants en aquariophilie.

Quand le poisson-éléphant est de couleur marron claire, cela signifie qu'il est stressé (acclimatation, paramètres, poisson agressif, ...) ; sa robe doit être noire à marron foncé.

Ce poisson est paisible mais souvent territorial avec ses congénères. Il est à maintenir au moins à 6 individus minimum car en dessous de ce nombre les sujets dominés sont harcelés par les dominants. Il est néfaste de le maintenir seul donc pour son bien être pensez à lui adjoindre des compagnons pour former un groupe car il est grégaire.

Il ne lutte pas pour s'alimenter, par conséquent si vous le maintenez en bac communautaire ou régional avec d'autres poissons, assurez vous qu'il prend bien sa pitance car il aura des problèmes pour s'alimenter correctement.
Nourrissez une première fois pour que les autres poissons mangent en premier et lorsque le bac est éteint, redistribuer de la nourriture principalement pour les poissons-éléphants.
Si vous voyez que vos poissons-éléphants ont du mal à s'alimenter au bout d'une quinzaine de jours à cause des autres poissons, il faut impérativement les isoler en bac spécifique pour les conserver en bonne santé, autrement ils vont dépérir !
Souvent, vous serez obligé de nourrir plus abondamment que la normale et cela cause un problème au niveau des nitrates ; par conséquent des changements d'eau de l'ordre de 30 % du bac minimum par semaine sont nécessaires pour que les paramètres de l'aquarium reste optimums.
Ils ont d'énormes besoins alimentaires et la quantité de nourriture doit être suffisante et doit provoquer un embonpoint caractéristique comme signe de bonne santé.
Il se sert de sa trompe pour rechercher sa nourriture et d'un geste de balayement il fait voler sa petite proie dans sa bouche qui se trouve juste au dessus.

Le poisson-éléphant a un cerveau très développé, intelligent et s'amuse avec n'importe quoi (feuilles, petites branches, ...) ; il existe une interaction avec ses semblables pouvant porter secours à un compagnon qui a une difficulté passagère.

C'est un poisson essentiellement semi-nocturne néanmoins il est plus actif la nuit que le jour ; il lui faut un bac planté avec beaucoup d'ombre fourni par des plantes flottantes qui tamiseront l'aquarium pour qu'il puisse circuler dans le bac la journée et des espaces ou il peut se reposer, souvent dans les plantes aquatiques et sous les grandes feuilles mais aussi dans les roches ou sous des racines.

Le sol doit être composé de sable de Loire ou sable de rivière car il fouille le sol avec sa trompe à la recherche de nourriture et il lui faut préserver son organe sensible, une granulométrie entre 0.1 à 0.9 mm est parfaite car dans son biotope le sable est très fin.

L'aquarium doit être muni d'un couvercle afin de préserver les poissons-éléphants d'éventuels sauts en dehors du bac.

La qualité de l'eau doit être irréprochable car il est très sensible aux nitrates, au chlore, aux métaux lourds, aux polluants et surtout pas de nitrites.

En terme de médication, attention car il ne supporte pas la plupart des médicaments du commerce principalement à base de cuivre et de vert de malachite, donc renseignez vous bien avant de traiter les poissons-éléphants autrement vous allez les perdre.




Les poissons-éléphants sont des poissons sauvages issus et prélevés de leur milieu naturel. Respecter les car nombreux sont morts afin de pouvoir parvenir dans nos aquariums.




Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii Poisso14




De l’électricité dans l’eau

Nous autres, animaux terrestres, vivons entourés d’air, un mélange gazeux qui a la propriété de transmettre la lumière, les sons et les odeurs. Nous percevons ceux-ci grâce à nos sens de la vue, de l’ouïe et de l’odorat.
L’eau, tout comme l’air, véhicule des signaux lumineux, sonores et odorants. Rien d’étonnant alors à ce que les animaux aquatiques disposent des mêmes sens que nous. Toutefois, ce liquide a une propriété que l’air n’a pas : il est conducteur de l’électricité. De ce fait, de nombreux poissons ont développé des organes sensoriels spécifiques destinés à percevoir les informations électriques conduites par l’eau. Certains sont même allés plus loin : ils produisent eux-mêmes de l’électricité.


L’eau pure n’existe pas

Affirmer que l’eau est électriquement conductrice n’est pas totalement juste. À l’état absolument pur, H2O, elle est même parfaitement isolante. Toutefois, cette pureté est inconnue dans la nature. En effet, l’eau est un solvant universel avide de tout ce qu’elle rencontre. C’est pourquoi les eaux naturelles contiennent toujours des éléments dissous, en particulier des sels minéraux. La concentration et la variété de ceux-ci varient grandement : très élevées dans les eaux marines, elles peuvent être très faibles dans les eaux continentales, notamment dans celles des forêts tropicales humides.
À l’état dissous, les sels minéraux ont une forme ionique, c’est-à-dire dissociée en particules simples de charge électrique positive ou négative. Ces ions agissent comme des relais par lesquels circulent les courants électriques. Ce sont donc eux qui confèrent à l’eau son caractère conducteur. Cette capacité à conduire l’électricité, plus ou moins élevée en fonction de la teneur en ions minéraux, est quantifiée par la conductivité. L’eau de mer a une très forte conductivité, les eaux douces forestières tropicales en ont généralement une très faible.


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Gnathonemus petersii albinos (rare)


Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii Poisso20


Être électrosensible

Tout animal plongé dans l’eau engendre autour de lui un faible champ électrique. Ce phénomène résulte d’une part de l’activité musculaire, d’autre part de la différence de potentiel entre l’organisme et l’eau.
Les organes sensoriels destinés à percevoir ces champs électriques sont appelés électrorécepteurs ampullaires. Ils ne sont sensibles qu’aux courants continus faibles ou de basse fréquence. Minuscules et très nombreux, ils sont implantés sous la peau. Chez les poissons, ils sont généralement répartis sur tout le corps avec, souvent, une plus forte concentration autour de la bouche.



Être électrogène

Parmi les quelques milliers d’espèces de poissons électrosensibles, un peu plus de 500 sont capables d’émettre elles-mêmes des décharges électriques. On les qualifie d’électrogènes, c’est-à-dire, littéralement, de « générateurs électriques ».

L’électricité est produite par des organes presque toujours évolutivement dérivés de muscles et généralement situés dans la partie postérieure du corps. Leur fonctionnement exploite un caractère propre aux cellules animales : la face interne de la paroi cellulaire a une charge électrique négative alors que la face externe a une charge positive. Au repos, la différence de potentiel entre les deux faces est de l’ordre de 50 à 100 millivolts. Toutefois, dans un tissu ordinaire, la disposition des cellules et le fait qu’elles soient entourées d’une charge de même signe s’opposent à ce qu’un courant naisse de ce phénomène.

En revanche, les organes électrogènes sont structurés de telle sorte que les potentiels cellulaires puissent s’additionner. Le tissu est constitué de files parallèles de quelques centaines à plusieurs milliers de cellules aplaties. Celles-ci, appelées électroplaques ou électrocytes, sont innervées sur une seule de leurs faces. Lorsque l’organe est au repos, la situation est neutre : comme dans un tissu ordinaire, les cellules sont + contre + et n’échangent aucun courant.

Mais quand le système nerveux central envoie une impulsion, la polarité de la face innervée des électrocytes s’inverse brièvement. À l’intérieur de chaque cellule ainsi que d’une cellule à l’autre, les charges électriques sont alors en série (+ - + -) comme les éléments d’une batterie. Il en résulte un courant électrique qui traverse tout l’organe du – vers le +. Cela constitue la première alternance de la décharge.

Puis la dépolarisation gagne, avec un léger retard, l’autre face des électrocytes qui inverse à son tour sa polarité. Or, durant ce temps, la face innervée a récupéré sa polarité initiale. Les charges électriques sont de nouveau en série, mais dans l’autre sens : la seconde alternance de la décharge s’accomplit.

La décharge complète présente donc au moins deux alternances qui ne sont pas toujours symétriques. La tension globale de ce courant de décharge est déterminée par le nombre et le potentiel individuel des cellules de chaque file alors que son intensité découle du nombre de files mises en parallèle. La succession des décharges constitue ce que l’on appelle le signal électrique du poisson.


Ondulations ou pulsations

Chaque espèce de poisson électrogène émet un signal particulier qui peut être défini par différents paramètres tels que sa tension, son intensité, sa période, sa fréquence, ses harmoniques. On peut toutefois regrouper ces signaux en deux grandes catégories qu’il est aisé de reconnaître sur l’écran d’un oscilloscope.
Dans la première, appelée ondulatoire, le courant émis a la forme d’une ondulation ininterrompue.

Dans la seconde, dite pulsatoire, le courant émis a l’aspect d’impulsions très brèves séparées par des intervalles de silence électrique. Cette catégorie peut encore être divisée en deux types : régulier quand l’espace de temps entre les impulsions est stable, irrégulier quand les espaces de temps sont modulés par le poisson.


La vie est électricité

Restait à découvrir le processus par lequel un organe vivant peut engendrer un courant. Les électrophysiologistes mirent près d’un siècle et demi à comprendre comment la faible différence de potentiel aperçue en 1786 par Galvani entre l’intérieur et l’extérieur d’un muscle, et celle qu’on mesura plus tard entre l’intérieur et l’extérieur d’une cellule vivante, pouvaient engendrer les effets spectaculaires des courants observés chez les poissons à fortes décharges. Il manquait un intermédiaire. Il fut fourni par la découverte et l’étude méthodique des poissons faiblement électriques.


L’énigme des « faux électriques »

Si ces poissons n’ont qu’un très faible pouvoir d’émission, ils n’en possèdent pas moins des organes électrogènes structurellement semblables à ceux de la Torpille ou du Gymnote. Ces organes ont longtemps été supposés inopérants et qualifiés de « pseudo-électriques » : évolutivement dérivés, comme les autres, du tissu musculaire, ils seraient restés incomplets, donc inutiles. Cette inutilité, qui mettait en échec le principe de la sélection naturelle, posait un problème à Darwin.
Babuchin eut le mérite, en 1877, de démontrer que ces organes sont totalement fonctionnels : en connectant une préparation vivante « muscle-nerfs » de Grenouille à deux électrodes plongeant dans le bac d’un Mormyre, il obtint les contractions du muscle au rythme des décharges du poisson. Ces montages acrobatiques et rocambolesques sont confondants pour nous qui disposons d’oscilloscopes et d’amplificateurs différentiels. On tire à leur concepteur un chapeau admiratif et respectueux.
La réalité de l’électrogenèse chez les « faux électriques » étant établie, restait à comprendre à quoi pouvaient bien servir des signaux aussi faibles. Bien évidemment, cette modeste émission n’était ni prédatrice ni défensive. Elle avait une autre fin, mais laquelle ?


Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii Poisso17


Lissmann et le Gymnarque

C’est ici qu’entre en scène Hans Lissmann. Né en Ukraine en 1909, il fit ses études de zoologie à l’institut des sciences de l’environnement Von Uexküll de Hambourg. Cette circonstance le sensibilisa à la notion d’« Umwelt » qui fut désormais au centre de sa réflexion. Quittant l’Allemagne en 1932, il obtint un emploi à Cambridge où il étudia le déplacement ondulatoire des poissons.
Au Zoo de Londres, il fit la rencontre décisive d’un Gymnarque (Gymnarchus niloticus) dont la nage élégante par ondulation réversible de la nageoire dorsale et la capacité d’éviter à distance les obstacles, même en marche arrière, le fascinèrent et le mirent sur la voie. Un ami qui travaillait en Afrique lui rapporta dans un jerrycan un malheureux Gymnarque presque mort de froid, qui survécut miraculeusement quelque temps. C’est grâce à lui que Lissmann fit en 1951, à l’aide d’un oscilloscope (enfin !), la démonstration de l’émission ondulatoire de 300 Hertz de ce poisson.
Poursuivant son intuition, il conditionna son Gymnarque à venir chercher une récompense alimentaire derrière le plus conducteur de deux tubes de céramique poreuse, identiques à tous les égards, mais contenant l’un de l’eau de l’aquarium, l’autre de la paraffine. Il observa que le poisson évitait sans erreur ni hésitation le pot contenant la substance isolante. Ce comportement apportait la réponse tant attendue : si le Gymnarque peut distinguer des éléments de son environnement qui ne diffèrent que par leur capacité de conduction électrique et cela en l’absence de toute source électrique autre que la sienne, c’est qu’il utilise sa propre émission à cet effet. Voulant connaître les limites de sensibilité du poisson, Lissmann répéta l’expérience en remplaçant la paraffine par des objets isolants de plus en plus petits. Tous furent détectés, quelle qu’en soit la nature, fussent-ils même réduits à un minuscule bâtonnet de verre de deux millimètres de diamètre ! Le stupéfiant pouvoir de discrimination du Gymnarque et, plus tard, d’autres espèces de poissons faiblement électriques, était établi.
Les travaux de Lissmann ne passèrent pas inaperçus. À sa suite, des scientifiques de divers pays entreprirent d’étudier les différents aspects de cet étrange phénomène.


Émetteur et récepteur

Restait notamment à découvrir l’organe qui permet au poisson de percevoir les informations électriques issues de son propre signal. Les recherches montrèrent qu’il existe un deuxième type d’électrorécepteurs cutanés, appelés électrorécepteurs tubéreux, qu’on ne trouve que chez les électrogènes à signal faible. À la différence des électrorécepteurs ampullaires, ils sont sensibles aux courants électriques à haute fréquence tels que ceux produits par le poisson lui-même.


Électrolocalisation

Chez les électrogènes à faible décharge, le signal est dit autostimulateur : s’échappant du pôle positif de l’organe, le courant parcourt le milieu aquatique pour revenir modifié au pôle négatif en passant par les électrorécepteurs tubéreux. Les modifications sont analysées par le système nerveux central qui en tire une représentation tridimensionnelle de l’environnement proche du poisson. C’est ce que l’on appelle l’électrolocalisation.

Le cheminement du courant peut être exprimé en termes de champ électrique : chaque décharge de l’organe électrogène engendre autour du poisson un champ qui s’étend à la façon d’une « bulle » dans les trois dimensions de l’espace. Maximale au contact du poisson, la valeur du champ diminue avec l’éloignement. Tout objet inerte ou vivant qui entre dans ce champ y engendre une distorsion que perçoivent et localisent les électrorécepteurs tubéreux du poisson.

On peut également dire, en termes de trajectoire et de lignes de courant, que les décharges électriques opèrent un sondage cadencé de l’espace. Modifiées en intensité au cours de leur trajet et chargées d’information par le milieu hétérogène qu’elles ont traversé, elles projettent, sur les nombreux électrorécepteurs qui tapissent la peau du poisson, l’ombre électrique des objets environnants. La mosaïque très dense des récepteurs cutanés (100 000 chez Gymnarchus) « cartographie » en deux dimensions sur la peau du poisson, véritable « rétine électrique », l’environnement tridimensionnel.


Toute une façon d’être

La situation de l’organe électrogène principal dans la partie postérieure du corps est une disposition anatomique absolument générale chez les poissons à faibles décharges. Aussi, l’animal, pour explorer un objet inconnu, s’en approche-t-il la queue la première : il l’« arrose » ainsi du maximum de décharges informatrices. L’ondulation réversible d’une nageoire impaire rend particulièrement aisée cette manoeuvre inattendue chez un poisson.
L’électrolocalisation est évidemment liée au mode de vie des électrogènes : tous sont nocturnes et familiers des eaux turbides, colorées ou encombrées d’obstacles. Ils attendent la tombée du jour pour partir en expédition alimentaire. À l’heure où les poissons visuels, privés de lumière, ne sont plus en concurrence, ils partent chercher fortune dans la nuit en s’éclairant de leur champ électrique, sorte de bulle de lumière invisible qu’ils transportent avec eux. Si les prédateurs à forte décharge chassent des poissons, les autres recherchent des vers, des larves d’Insectes, des alevins ou des petits Crustacés. Ils regagnent à l’aube leurs abris diurnes, souches, végétation dense, troncs d’arbres creux, s’insinuant souvent dans des refuges exigus en y adoptant des positions mimétiques, totalement indifférents à la verticalité !


Communication et guerre des ondes

Si l’électrolocalisation est une fonction très précise, sa portée efficace n’excède pas une ou deux longueurs de poisson. En revanche, une catégorie particulière d’électrorécepteurs tubéreux, dits « de type II », permet aux électrogènes d’écouter et d’identifier à plusieurs mètres de distance, mais sans la localiser, une émission étrangère, amie ou ennemie. La forme de l’impulsion ou les harmoniques de l’onde captée sont sources d’informations sur l’espèce ou le sexe ; la puissance du signal indique l’âge ou la taille ; la modulation des « salves », de la fréquence ou des silences exprime les intentions : menace, séduction, soumission.
Deux pulsatoires peuvent intercaler dans le temps leurs décharges sans gêne ni brouillage, mais ils peuvent également les faire intentionnellement coïncider pour déstabiliser l’adversaire ! Deux ondulatoires, en revanche, ne peuvent éviter le phénomène physique du « battement » dû à l’interférence de leurs fréquences. Ce brouillage accidentel peut aussi être volontaire et systématiquement utilisé pour décourager un rival territorial ou sexuel : dans la guerre des ondes, la solution est souvent la fuite sur une autre fréquence !


Un nouveau sens, un autre monde

Il apparaît aujourd’hui clairement qu’il existe, non seulement chez les poissons électrogènes mais aussi chez tous les animaux qui, sans émettre, possèdent des électrorécepteurs, un sens électrique, totalement différent des cinq sens que nous possédons et croyons partager avec beaucoup d’autres. Or, la découverte de cette nouvelle modalité sensorielle jette le chercheur dans la perplexité en relativisant sa perception du monde, en ébranlant, comme l’exprime Lissman, « sa croyance à l’existence d’un monde unique dans lequel tous les vivants seraient enfermés comme dans une boîte ».
Chaque être vivant, au contraire, découpe et utilise dans l’infinie richesse du réel son monde à lui que Von Uexküll nomme son « Umwelt ». « Un monde privé et subjectif, ajoute Lissmann, non directement accessible à l’observation mais que le chercheur doit, sans préjugé anthropomorphique, exprimer au moins en termes physiques ».


Électrogènes à faibles décharges

Dulçaquicoles :

— les Mormyriformes, tous africains, qui incluent  200 espèces environ de Mormyridae, toutes pulsatoires irrégulières.

À peu près quatre-vingt-dix pour cent des espèces électrogènes vivent dans les eaux douces tropicales de l’Afrique et de l’Amérique. Les dix pour cent restants se répartissent dans les mers et océans des régions chaudes et tempérées.
La faible proportion d’espèces marines peut surprendre. On pourrait, en effet, penser que la forte conductivité des eaux salées favorise les électrogènes tandis que la mauvaise conductivité des eaux douces tropicales les handicape. Or, c’est le contraire qui est vrai ! L’eau de mer est si conductrice, elle oppose si peu de résistance au courant électrique, qu’à la façon d’un fil de cuivre, elle réunit les deux pôles de l’émetteur et le court-circuite. En revanche, l’eau douce, toujours bien assez ionisée pour laisser passage aux décharges, est aussi assez résistante pour ne pas court-circuiter l’émission. Cela explique pourquoi les Torpilles émettent un signal de plusieurs dizaines d’ampères, une intensité inconnue chez les poissons d’eau douce, alors que la tension n’est que d’environ 50 V : cela leur permet de vaincre le court-circuit dispendieux en énergie du milieu salé.


La plupart de ces informations sont tirées du rapport "Des poissons électriques - ELECTROCOSMOS, le peuple de l'onde" conçu et réalisé par André FLORION, Cercle Aquariophilie de Nancy et Christian WILLIG, Service des publics du Muséum-Aquarium de Nancy.


Merci à eux pour cet excellent ouvrage et travail remarquable qu'ils ont fourni pour mieux comprendre les poissons électriques et en particulier les poissons-éléphants.




Les poissons-éléphants - Gnathonemus petersii Poisso16




Voici un lien avec d'autres espèces de mormyres à trompe et sans trompe :

http://www.hippocampus-bildarchiv.com/db/eng/69/2/0/0/list_Elephantfishes.htm


Wink
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